APPROCHE ARTISTIQUE à la Friche -Marseille

Avec le foyer de vie "Mon Village" de Velaux, mardi 22 mai 2012

Embarqués dès 9h15 à bord de deux "trafics, sous une pluie diluvienne au départ de Velaux,  l'enthousiasme de nos quinze résidents est inaltérable.

L'événement est considérable : on part pour la capitale des arts : frontonMarseille, 

Patrick Garon, Coordinateur de cette journée nous accueille avec la gentillesse et la disponibilité qui le caractérisent. Il nous résume sans nous prendre la tête, les étapes de vie de la Friche, manufacture de tabac puis sa reconversion en lieu de résidence artistique. Le temps de faire connaissance avec l'homme et avec les lieux. Il nous rassure, c'est indispensable, le lieu est immense et déconcertant.

  

Pas de panique, on pique-niquera pas dehors, cartonn

l'immense espace de la Cartonnerie nous est réservé.

Super !

Première rencontre artistique, 1er moment fort : un plasticien pas ordinaire.

Denis Brun. On aime bien son parcours de gamin rebelle, en perte de scolarité. On est sensible à son âme romantique. Il nous évoque des moments de son vécu qui nous ressemblent et qu'il a su exploiter pour rebondir. La vie d'artiste en somme et ça nous plaît.denis brun
Lorsqu'il a apprivoisé notre groupe, il nous propose un atelier rudement intéressant.

Une caméra posée en fixe, un espace délimité, un temps limité à une minute. Le défi, c'est de passer chacun devant la caméra pour exprimer librement ce qu'on veut et même n'importe quoi. Pour quelques nostalgiques de la caméra, c'est inespéré d'être à nouveau filmés. Pour les autres, c'est inattendu et rigolo à la fois.
On se rapatrie tous dans la "Cartonnerie" espace voisin et Denis les fait entrer à tour de rôle. Gersende reste avec celui qui joue tout seul devant la caméra, histoire de tordre le cou aux angoisses prévisibles. Ça fonctionne super bien, pas un, pas une qui se dérobe. En attendant leur tour, les résidents tournent, chantent, virevoltent en quête des encouragements qu'Anne et moi prodiguons joyeusement. Un deuxième tour est proposé pour ceux qui veulent "jouer" en duo ou à plusieurs... Génial.
Denis va exploiter ces rushs pour réaliser une vidéo dynamique. La musique en post- production participera à cette oeuvre créatrice inspirée par les résidents.

Vivement qu'on reçoive le DVD.

pikPause repas, à table les joyeux affamés. 

 

 

2ème rencontre : 2ème moment fort : un musicien magnifique, une star :

Makoto Yakubi, créateur, virtuose, musicien inspiré. Il nous est arrivé du Japon en 1994. Il s'est installé à la Friche pour y développer son art et l'ouvrir à toutes sortes de public. Il y a créé un "instrumentarium" car Makoto joue sur des instruments en bambou, dont il est l'artisan créateur.

Il nous en explique les mystères. Et il joue ! Le bambou symbolique du Japon, explose en percussion, vibre en grattage ou résonne en frappe. Makoto entre deux explications et son bon sourire fait vivre des harmoniques inédites qui ont la chaleur de ses tubes magnifiquement adaptés. Toutes les musiques du monde, nous sont alors dévoilées. Un pur enchantement.

Les instruments passent de main en main, flûte de pan, flûte traversière, quena, didjeridou, maracas, batons de pluie, on tape, on gratte, on souffle, on secoue. Makoto s'arrête à chacun, guide et conseille. On apprivoise peu à peu les objets qui peu à peu produisent d'étonnantes sonorités. Puis il nous invite à rejoindre l'espace "take-marimba" entouré d'énormes percussions... que du beau monde à explorer. On s'approche timidement, on effleure, on touche mais pas trop. On n'ose pas. Mais pas longtemps. Makoto veille sur nous et ne laisse personne en perdition à bord de ce vaste monde musical. Très vite les explorateurs bambou vont et viennent avec enthousiasme. Y'en a vraiment qui s'éclatent et quelquefois des inattendus. C'est ça qui est bon.
Plus personne ne se demande "on va où ?" ni "on va faire quoi maintenant", plus personne ne s'inquiète de savoir si il-elle a fait bien, plus personne ne songe à ronchonner, pas un qui s'isole dans son coin, pas une qui ronchonne en se grattant.

coulIl n'y a là que des personnes qui explorent, qui testent, qui s'expriment avec la présence complice de Makoto, disponible et attentif. Je n'ai jamais vu autant de sourires épanouis dans notre groupe, autant de sérénité. On fait à peu près n'importe quoi mais librement et avec conviction. Makoto immergé dans cette orgie de sons. Et puis, en même temps qu'il tape sur son instrument, avec un sifflet, il impose un rythme, lent mais régulier.... En quelques minutes l'anarchie des sons se cristallise autour du jeu de Makoto... Tous attentifs, tous participent du bel ensemble qui se réalise sous nos yeux. Le rythme accélère, et l'ambiance s'échauffe.

Et tous les musiciens suivent, orchestre improvisé.                   L'apothéose !


 

 

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