20-08-18 Suède suite

lundi 20-08-18 UPSALA -

rameuse           
Nous entrons dans des zones nettement plus urbanisées. Les forêts toujours denses sont ici domestiquées. Des lacs à profusion, et une véritable autoroute mais d'abord pause à Upsala. Ville de Linné et Ingmar Bergman. Une très jolie ville. La vaste cathédrale (construite de 1270 à  1435) toute en briques rouges, est un vrai bijou. Ses deux flèches dominent à 120 mètres. Ici, une profonde méditation s'impose et ça fait du bien. Nous avons longuement flâné dans des rues piétonnes vivantes et tranquilles à la fois.  Les étudiants sont en mode bizutage, la rentrée se fait dans la joie générale. De belles promenades sont promises le long du Fyrisan, qui traverse la ville. Si je devais m'expatrier en Suède...

 

 

 

 

 

 

 

 


upsala
Cap sur Stockhom. C'est le bout du majestueux lac Malaren que nous avons longuement longé avant notre arrivée en ville. Nous devons traverser la capitale pour atteindre notre étape en périphérie. Un peu étonnés d'entrer là sans quitter l'autoroute, un immense échangeur train, métro, voiture bus et ferries.... tout ça sur le même pont.... Il est 18h00 et la circulation est très fluide... Aucun problème.  Nous trouvons un petit camping familial au bord d'un lac, absolument calme à quinze minutes à piedsdu métro pour Stockholm la grande...  Et nous voici, en route, petites foulées tranquilles, (Le pas un peu lent de Laurent m'impatiente quelque peu- et me donne mal au dos) le long d'une allée en partie le long du lac. Au bout, se trouve la station de métro en plein quartier de villas très chics. Mais nous n'arrivons pas jusque là. A dix minutes du camping, Laurent se pose sur un banc, l'air soucieux. Il vide son sac à dos, fouille ses poches.
_ J'ai oublié mon porte-feuilles au petit camion ?
- Pas grave j'ai le mien avec ma carte bleue.
- Super... on n'a pas besoin de faire demi-tour alors !
Nous voilà repartis à l'assaut de quelques côtes courtes mais bonnes. Quinze minute de suées mais fort agréables. Nous essayons la borne automatique pour l'achat des tickets mais elle refuse ma carte bleue visa. Pourtant, elle a servi à retirer du liquide en Norvège. Nous nous présentons à un guichet. Une dame fort avenante d'une quarantaine d'années nous accueille dans un anglais aussi approximatif que le nôtre. Nous pouvons avoir quatre billets (AR) avec prolongation jusqu'à minuit. 14 € pour nous deux. D'accord. Bien entendu ma carte bancaire se met en défaut et nous n'avons pas un sou en espèces. Pas de banque avant la ville (une dizaine de kilomètres)  pour tenter un retrait. Après plusieurs tentatives, (la dame tente de mystérieuses manipulations sur son terminal), rien à faire. Laurent émet de sérieux doutes sur mon code. (ce qui m'énerve prodigieusement)  Il demande quelques minutes et via smartphone essaie d'interroger je ne sais lequel de ses comptes pour contôler la validité de mon code. Un bon quart d'heure se passe en vaines manipulations des deux côtés de la vitre. Qui devient lentement une bonne demie-heure. Heureusement pas un chat ne se présente au guichet. La dame régulièrement m'adresse des sourires désolés et patients. Je la prie de nous excuser pour tout ce temps perdu.
- Pas de problème, j'ai que ça à faire.
Finalement Laurent confirme que le code est bon. Nous hésitons. On retourne au camping et on zappe la visite de la grande ville ? Ce qui me fend le coeur. Ou bien je cours de mon pas impatient jusqu'au camping récupérer les papiers de Laurent; Laurent ne veut pas faire l'aller-retour (une petite demie heure de pas rapides en montées et descentes, c'est hors de sa moblité actuelle). La dame du guichet d'un air contrarié :
- dois-je annuler vos billets ?
- Non, non, je vais chercher nos papiers au camping.
Je laissse Laurent à l'extérieur, proche d'un square avec bancs accueillants. C'est là qu'il doit m'attendre. J'avoue que je suis enchantée de reprendre à mon rythme soutenu la belle allée le long du lac. Mais je flâne pas.


barques
Lorsque je me pointe vingt minutes plus tard au métro, Laurent est invisible. Comme d'hab je n'ai pas jugé utile de m'embarrasser de mon tél portable. Le croirez-vous, j'ai cherché Laurent pendant plus d'un quart d'heure. Je fulminais. Mais où diable était-il allé ? Pourquoi n'est-il pas resté dans ce minuscule square bien visible ? J'ai fait le tour du petit supermarché (coop, c'est une enseigne très répandue ici) Je ne sais combien de fois le tour de la place,  une mulititude aller-retour entre le square et le guichet métro. La dame toujours aussi patiente m'adresse des sourires compatissants... Elle doit penser que Laurent m'a plaquée... Je sens dans son sourire une grande pitié. Ma crainte plus réaliste, c'est que peut-être Laurent s'est emmêlé les pieds en agitant les bras (on a déjà vécu ça, y'a pas si longtemps) ou pire qu'il a eu un malaise... Faut-il me mettre à pleurer ? Finalement, ça fait maintenant vingt minutes que je piétinne. Je décide de retourner au camion, là-bas j'aurai le secours de mon téléphone portable.  Décision prise, l'action me fait du bien et je repars en petites foulées.  Au moment où je m'engage dans la descente vers le lac, je croise, devinez qui, de son pas tranquille qui remonte du lac.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ?
_ Le square était plein de courants d'air. J'ai préféré m'assoir sur ton chemin en guettant les passages pour pas te rater.
- Vraiment et t'as pris bien soin de te planquer alors ?
- Pas du tout, je t'ai vraiment pas vue. Sauf une femme qui m'a laissé un doute, elle était vachement belle, elle te ressemblait ! C'était pas toi.
- Forcément si elle était trop belle, impossible que ce soit moi !
- Pfuit, tu dis n'importe quoi.

 

 

 

 

 

 


stockholm
Bon, on se calme, on est dans le métro en Suède, en route pour Stockholm ! On a perdu assez de temps comme ça, on va le perdre en plus avec des fâcheries.
Quelle ville. Elle est distribuée en une multitude d'îles (14 îles principales comme autant de quartiers, avec chacun son caractère. Médiéval, commerçant, historiques ou administratif et résolument moderne. Quartier ouvrier, étudiant, ou bourgeois avec d'étonnants hôtels particuliers ou carrément bucolique.  Plus de 80 édifices  (musées, palais, châteaux... dont certains dominent les côteaux) Nous y passons de bien beaux moments et le plus extraordinaire dans la cathédrale. Ce qui nous a le plus séduit, c'est qu'on passe si on veut d'une île à l'autre (d'un quartier à l'autre) par des navettes maritimes. C'est chouette. Notre idée c'est de revenir en séjour exclusif (au moins une semaine) à Stockholm... par avion et à l'hôtel en ville. Quand on sera vieux ! avec la carte bleue sénior précise Laurent.


jeudi 23 -08-18 Jönköping - N 57° 46'32.86     E 13°50'31.97

Depuis que nous sommes revenus vers le sud l'ambiance change considérablement. Ici le vélo est redevenu roi des pistes. Les routes et rues y sont parfaitement aménagées et c'est un vrai danger pour le petit camion car ils déboulent de manière un peu sauvage. Quant aux risques piétons, j'ai forcément failli me faire renverser quelquefois par un vélo fou... Ils sont pire que les mouches au bord des forêts. Ils arrivent par nuées. Ils passent de tous les côtés dans les deux sens. Impossible de les affronter, faut se planquer. Je hais les cyclistes urbains. Par contre et ça ne manque pas de nous étonner, les automotilistes sont exemplaires. Dès qu'on se présente au bord de la route, ville ou campagne, on nous cède systématiquement le passage. J'en use et j'en abuse, c'est trop sensationnel.


linkopinh
Remettons nous de nos émotions urbaines. Notre nouvelle étape est en bord de lac.  Les zones rurales sont aux portes de la ville. Mais ce n'est plus le même genre de séjour. La socialisation est partout jusque dans les forêts, qui deviennent fort disciplinées et les champs parfaitement rasés, et les prairies coupées à ras. Et les fermes opulentes et immenses. Nous avons définitivement perdu la trace des rennes. Il n'y a plus les sympathiques panneaux dangers, skieurs ou moto-neiges. L'autoroute est une vraie quatre voies, monotone mais sécurisée. Notre cap est une légère remontée vers l'ouest vers Götebörg que nous envisageons de visiter. Mais à la recherche d'un lieu sûr, nous nous rendons compte que la ville est fort douteuse. Les vols et fractures de portes sont fréquents dans les parkings urbains. C'est la ville migratoire dans tous ses excès. C'est plus négligé, plus douteux, plus cosmopolite aussi. Ainsi, le danger ne vient pas de la nature profonde, aussi sauvage qu'elle soit, mais bien des zones urbaines. Nous décidons de faire l'impasse sur cette grande ville portuaire. Nous ferons de petites étapes en bordure de village, "au p'tit bonheur la chance" ma méthode de recherche favorite. Et nous reviendrons à Götebörg dimanche matin pour prendre le ferry et passer au nord du Danemark. Voire un peu à quoi ressemble ce nouveau pays.
Ainsi nous perdons définitivement de vue ce nord scandinave que j'ai tant aimé... Nostalgie déjà. Ouste on se reprend. La perspective de trois heures en mer a de quoi me réjouir pour dimanche.

 

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