11-06-18 Traversée Danemark -Suède

Lundi 11 juin 2018 à 13h50
Nous passons ce que nous supposons être une frontière. Y'a juste une grosse dame en habit vert au bord de la chaussée. Elle a des airs de la reine du jeu de cartes et je m'inquiète un peu. On ralentit. Elle nous fait signe de passer. Allez savoir pourquoi je respire plus librement.
 
Au Danemark, les autoroutes sont toujours gratuites et d'excellente qualité. Pas un seul radar ; peu de poids-lourds; ça c'est du savoir-vivre. Les aires de repos magnifiquement aménagées sont d'une propreté irréprochable, inox à tous les postes, cloisons comprises. En voilà des notions d'hygiène qui me comblent. Un rare confort de navigation.
 
HELSINSINDE - N 55° 22'23.15 ; E 09°36' 51.87
A 16h, nous arrivons sur un parking sauvage en plein champ, bord de mer, semi-sauvage... Impec. Lorsque nous sortons pour nous dérouiller les jambes et la tête, un gros lapin nous attend au bord du pré que nous devons longer pour aller sur la plage. Lorsque nous sommes à quelques mètres de lui, il s'éloigne en quelques bonds et se repose sur son arrière train en attendant qu'on se rapproche. Cet accueil du Danemark nous touche énormément.
La plage est déserte, bordée d'immenses arbres qui ressemblent à des hêtres.
danemark1 odense
Mardi 12 juin 2018 -ODENSE Les jours suivants nous traverserons d'immenses forêts, une campagne vallonnée et très agricole.Des éoliènnes isolées sont éparpillées dans les champs. Beaucoup de panneaux solaires. A Odense la pause s'impose. Nous ferons l'impasse sur le musée Handersen. Laurent et moi nous préférerons  flâner sur le marché . Nous déambulerons avec bonheur dans une ville très calme, rues couvertes de gros pavés. Heureusement peu de circulation hors les sempiternels vélos. C'est une ville peu fréquentée à ce moment de l'année. Mais où sont les 172 000 habitants ?
 
 N 55° 26' 30.83 ; E 10°25' 22.08 _ Stige dans le fjord de Odense est un petit port de plaisance. Les quais sont bordés de petits chalets colorés tout en bois façon cabanon,  mais les propriétaires rivalisent de soins et je serais bien embêtée pour en choisir un. L'espace qui nous accueille est en bord de mer, plage familiale et tranquille. Une étape de rêve.
Nous accédons à l'île de Copenhague par un immense pont absolument étonnant de 20 km de long. Magnifique et angoissant aussi.
- Et si on tombe, y'a pas de gilets de sauvetage dans le camion.
- T'inquiète pas, y'a des piliers, on trouvera bien à s'accrocher en attendant les secours.
Manque de pot, au milieu du pont, il devient suspendu. Un immense fleuve en dessous remue furieusement des eaux brunes. Je serre les fesses.
- Laurent y'a pu de piliers !
- Pas grave tu sais nager non ?
- Déconne pas, j'ai pas mon maillot de bain.
- On s'en fiche, 17° l'air, la baignade n'est pas aurorisée.
 
Nous traverserons Copenhague au rythme autoroute. Pas envie non plus de se tremper dans l'agitation d'une méga-pole... D'autant moins envie de s'arrêter que la circulation est fluide et confortable.
 
mercredi 13 juih 16h15 - 22° grand soleil.
A la sortie du pont qui relie le Danemark à la Suède une vraie frontière est matérialisée. A la sortie du pays, on nous ignore. Quelques mètres de plus, entrée en Suède. Une présentation rapide de nos papiers et même pas un regard dans le camion.
Entrée facile à Malmö. Nous dormirons sur la plage, la ville au nord, un magnifique petit port au sud. Magnifique.Nous voilà sur les traces de H.Mankell, quelle émotion.
 
flute laiodense 2
Jeudi 14 juin 2018. Nous traverserons Göteborg sans nous attarder, encore une ville portuaire trop moderne et trop agitée pour nous. La campagne suédoise est peuplée de régiments d'éoliennes. Elles ont beau afficher des dégradés de vert à la base et des dégradés de bleus clairs à gris vers le haut, elles envahissent l'espace. Le costume camouflage, c'est raté. Au nord de Goteborg, les forêts se vallonnent, des clochers pointus égaient les prés et les champs. Les espaces agricoles et sylvestres alternent. Nous nous sentons aspirés vers la Norvège.... 
Et nous y voilà,
Un joli policier habillé en vert forêt, d'immenses yeux bleus, et un large sourire  m'interroge en anglais.
- Où allez-vous en Norvège ?
 Comme je suis pas douée pour les langues germaniques, je simplifie.
- Je sais pas !
Il insiste, il veut absolument savoir où nous allons. Je réponds avec des mots que je connais.
- Je vais en vacances, quelque part, n'importe où...
Toujours très souriant, l'homme repose sa question à Laurent qui dit le premier truc qui lui passe par l'esprit.
- On va à Bergen.
Nouveau sourire vers moi,
- Votre mari va à Bergen mais vous vous ne savez pas où vous allez ?
Je me mets à rire 
- Normal, je vais là où va mon mari, "he's my pilote"
Le policier se met à rire lui aussi et demande à Laurent,
- Pourquoi Bergen ?
Et Laurent de lui "raconter" dans un anglais que je comprends, (le policier j'en suis pas certaine, mais il fait comme si et paraît même captivé)
- parce que nous sommes déjà allés à Bergen, il y a longtemps... et lui baraguine sa vie d'il y a 30 ans.
Faillot va ! L'homme sourit et nous fait signe de passer. Il ne nous a même pas demandé nos papiers.
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