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Mardi 7 novembre 2006

 

                                         

            Jour gris. Une bruine triste et tiède glisse depuis cette nuit sur les hublots du carré. Les amarres grincent gentiment ; au sud, le moteur d’un ferry ronronne. Nous sommes au pied des pics dentelés qui forment la pointe nord est de Tenerife. Puerto del Atlantico, la marina sud de Santa Cruz est en chantier depuis des années ; un empilement d’algecos reliés par des passerelles rouillées font office de sanitaires et de bureaux de la capitainerie. En principe, je vais passer les deux semaines à venir par ici, pour les travaux de saison.

                              Devinette : Quelle est l’anomalie ?

            En attendant ce mardi fera office de dimanche, l’occasion qui manquait pour ouvrir un nouveau carnet de bord. Je rappelle au lecteur que ces lignes sont adressées à ma môman. Je rappelle à ma môman chérie que quand j’écris en italique, c’est mieux de passer au paragraphe suivant.

            Surtout le passage de l’ouragan qui nous a surpris alors qu’on se battait à l’aviron contre une meute de requins blancs déchaînés qui voulaient nous voler nos passeports et nous flanquer la turista.

            Pour les deux équipiers du bord, c’est l’ultime journée. Marie est plongée dans le bouquin de clowns sans frontières, et Philippe à la douche (c'est-à-dire à 10’ de marche, 10’ de douche, plus 1h ou 2 pour causer avec les voileux du ponton).

                                                               Perdu ! Ce n’est pas une anomalie…

            Par contraste, la semaine passée a été bien remplie. Rien à dire du voyage en voiture vers Barcelone : sieste internationale. Sur place, c’est curieux de redécouvrir la ville sans passer par la case Puerto Vell. Nous sommes accueillis dans deux apparts par deux couples pas ordinaires. Première tablée sushi – polyglotte. Nos hôtes sont une costumière styliste hongroise et son amoureux de Chambéry. Elle passe des journées de 12 heures toute l’année dans son atelier au cœur d’une friche tandis que lui programme des sites Internet et peaufine leur projet d’entreprise de mode.

            Le couple qui nous ouvre son clic clac est encore plus atypique. Lui travaille pour le gouvernement à la promotion des produits du terroir Catalans sur Paris. Il redoute les élections de cette semaine car son poste semble dépendre du scrutin. Elle est comédienne, photographe et metteur en scène. Travaille sur New York et Berlin. La lecture de reportages, une vidéo d’une mise en scène pour le Begat Théâtre (la troupe de Philippe) annonce un travail très contemporain, entre Becket et Semola. En mélangeant anglais, français et des rudiments d’espagnol, on échange quelques points de vue sur nos conceptions du spectacle vivant et on se surprend à se découvrir des fondamentaux identiques alors que nos univers semblent si antinomiques.

Encore perdu ! Ca , c’est un Philippe sous une fraise.

            La journée du lundi nous laisse quelques heures avant l’enregistrement de nos bagages. Guidés par Erika –l’indienne de Seattle-, nous flânons dans le centre. Ici le musée d’art contemporain au design extraterrestre ; là les ruelles dont on pourrait toucher les murs opposés en tendant les bras. Au sortir de l’une d’elles cette placette si étroite que le soleil ne réchauffe ses pavés qu’en vitesse. Le site est si authentique qu’on s’imagine sans peine au siècle d’or espagnol jusqu’à cette question idiote : 

            - « Pourquoi le mur de l’église est criblé d’éclats, là ? »

Réponse laconique : « C’était le mur des exécutions. »

            « Ah ?!...Ben… »  Il y a beaucoup trop d’impacts pour que le charme romantique de l’endroit demeure. Je note au passage que les franquistes ne savaient vraiment pas viser, ou bien que certains soldats n’étaient pas très motivés pour abattre leur cible immobile, à cinq mètres…

            Barcelone en ce début novembre c’est aussi des gens en short, en marcel, c’est des jupes courtes et  des partout des tongues. Sur les ramblas, les traditionnels automates tous les vingt mètres. Le pire (déguisement à 15 euros au catalogue de la foirfouille) côtoie le meilleur. Comme ce monsieur élégant à l’abri du bruit des autos qui pose une trentaine de verres en cristal sur sa valise et enchaîne Bach, Vivaldi en glissant la pulpe de ses doigts sur le bord des verres qu’il a accordés en versant de l’eau dedans…   

            Une pause tapas, une visite du musée de la mer sympa. – étrange de grimper à bord d’une galère du XVIIè et de voir par un ingénieux système vidéo les rameurs grandeur nature trimer sur les bancs de nage. 150 à 180 esclaves pour trimballer une douzaine de connards…

                            Gagné !

            Une suée plus tard, nous poussons notre chariot vers le comptoir d’enregistrement. Dans l’une des files d’attente, je loupe un cliché unique : Un cinquantenaire miné qui porte une hélice d’avion brisée et à destination je suppose d’un retour au bercail peu glorieux…

            Encore quelques gates, controls, fouilles (on aura droit à l’attention particulière d’un douanier palpeur et méticuleux à l’arrivée), et les réacteurs nous arrachent du tarmac.

            Le bouquin que je finis pendant le vol (« Mensonges », traité de manipulations médiatiques contemporaines)  démontre qu’une manipulation grossière des statistiques permet aux compagnies de prétendre que l’aérien est le moyen de transport le plus sûr alors que c’est tout le contraire. Il suffit tout de remplacer le nombre de trajets par le nombre de kilomètres parcourus et le tour est joué !

            Notre premier autochtone, c’est banal, (on oublie le douanier qu’a écrasé son neurone sous sa casquette trop serrée) est un chauffeur de taxi. Il ignore nos trois poignées de main, nous conduit trop vite au port et se fend d’un unique grmbleubeleu après avoir empoché ses 30 euros.

            Une minute plus tard, grosse montée d’adrénaline en foulant le pont de Chekspire. J’ai un peu de mal à assumer mes petits glapissements fébriles devant les copains, mais si je les retiens, j’étouffe…

            Je réveille le voisin pour récupérer les clés, Philippe parvient à convaincre le cadenas et nous prenons nos quartiers.


            Je vous épargne le va et vient de la Liste des Tâches pour les jours suivants. Trois trucs réglés, quatre machins à débrouiller. La Liste des Tâches est l’almanach Vermot du marin, soumise aux marées et aux équinoxes. Disons qu’en période de rentrée des classes (fin de l’hivernage d’été) on est en pleines vives eaux !

Philippe sait tout faire sauf… rien foutre 

 

            Un mot quand même au sujet de nos clandestins de service. On a beau prendre toutes les précautions, ils finissent toujours par trouver un moyen de s’installer à bord. Dans notre cas, il semble qu’on soit arrivés juste à temps. Quelques cadavres isolés, une poignée d’œufs, mais pas une blatte vivante à bord. Ca vaut mieux car c’est pas le genre de squatteurs dont on se débarrasse d’une descente de la Guardia Civil. 

            Ces six mois confirment les qualités du bateau, je ne tire qu’une demie bassine d’eau saumâtre des cales, et le seul truc qui fouette c’est le sac de linge sale rebondi oublié dans ma cabine.  

            Deux jours (ou trois), quelques ronds dans l’eau devant le port et nous jetons l’ancre au mouillage nord, à moins d’un mile de notre position initiale. Il était temps car tous les jours de nouveaux candidats au rallye transatlantique qui a réservé tout le bassin nous pressaient un peu plus de décoller. Même l’excuse de la panne de moteur a fait long feu, le capitaine du port nous proposant gentiment de nous remorquer dehors !!

            Philippe et Marie rivalisent d’efficacité, ils ont même pris la cambuse en charge, pas moyen de cuisiner la moindre gamelle pendant les 10 jours de leur présence à bord. Grâce à leur patate, les journées sont vraiment plus sympas, nous prendrons la mer avec un bateau prêt, et le capitaine n’a même pas besoin de se ronger les orteils d’angoisse.

 

            Vendredi nous levons l’ancre pour Bahia de Arinaga, à une vingtaine de miles au Sud. On a beau souffler dans les voiles, faudra bien se résoudre à faire tourner le moteur faute de vent. J’ai l’air malin avec mes avertissements sur la « fameuse zone d’accélération par effet Venturi passé l’aéroport ».  A 2200 tours, nous atteignons à peine la moitié de la vitesse habituelle du navire. 6h30 pour à peu près 30 km. La raison est simple : on a juste d’autres clandos sous la coque : 5 cm de concrétions calcaires, mollusques, éponges,vers qui ont choisi de partager notre destin. 3 spatules, bouteille de plongée, narghilé et nos routent se séparent en moins de 3 heures. Enfin presque.

            Certains de ces  petits animaux affectueux choisissent l’intérieur des combis et maillots pour nouveau refuge. Pour faire simple, ça gratouille et ça chatouille. De mon côté, pas de souci majeur à slip city, mais un petit crabe s’est glissé dans mon oreille droite. Pour être franc, la sensation est plutôt agréable. Mais à voir la tête écoeurée de Philippe, c’est plutôt le trip « alien » dans le conduit de la feuille.

P.M.T. : Palmes Masque Truelle

            La fin de journée est un moment difficile : sieste, ballade en palmes puis repas à terre. En spécialistes de la vadrouille on combine nos talents pour dénicher « Ze riaule boui boui » et nous nous retrouvons devant un steack, des frites et une platée d’escargots dans leur bave. Bof.

            Le retour à bord est l’occasion joyeuse de poursuivre l’atelier écopage débuté tantôt. Le zodiaque a deux voies d’eau bouillonnantes, mais on s’en fout, elle est tiède.

            Oui maman, j’ai réparé sitôt à terre. Non ça ne prend plus l’eau, non ça n’arrivera plus, oui Nour porte toujours son gilet de sauvetage.

            Seconde nuit au mouillage de Arinaga, ça brasse. Le vent attendu est au rendez-vous avant nous, la houle gonfle.

            Au matin la levée de l’ancre est un peu sport mais cette fois on va pouvoir lâcher la toile (pour traduire depuis le marinelang, remplacer le t par un v).

            8h15, on coupe le moteur. 17h20 nous remontons la pointe nord de l’île, face au vent. 8 nœuds de moyenne, que du bonheur. Retour des sensations de glisse, les hanches du bateau posées dans la houle, l’étrave perçant les deux jumelles (c’est le nom qu’on donne aux deux vagues un peu plus hautes que les autres qui ponctuent une série). L’équipage de nature bavard trouve le silence, le dialogue intérieur s’installe, la proprioception se réveille : mâture, toile, masse de la coque deviennent des prolongements naturels de nos corps à travers une main sur la barre, le balancement régulier de notre centre de gravité, l’appui du vent sur la peau, les giffles de l’écume… Les heures filent, même pas le temps de profiter du paysage.

            Passé Las Palmas, une heure de moteur pour recharger les batteries en prévision de la nuit, et passer cette foutue pointe le nez au vent. Nous franchissons la ligne nord des récifs en même temps que le soleil plonge à quelque part derrière les nuages .

Ajoutez un peu d’imagination et vous approchez du réel !   

            Voilà Gran Canaria à notre Sud. Le spectacle est dantesque. Imaginez quelques crêtes découpées façon fractales, prolongées à droite par un long plateau incliné, désert. Derrière les crêtes, Las Palmas. De nuit les lumières de la ville donnent à la montagne un air de chaudron à magma, avec la brume, et tout et tout. On verrait presque voler les dragons… 


            Jean François Valery Giscard d’Estaing N’Goussaye, notre inestimable captain de l’an dernier m’avait confié ses ultimes instructions en vue de cette première traversée.

            « -  Tu passes la pointe au moteur sinon t’en a pour des heures, puis tu prends un cap 10° plus au nord que le point visé, disons au 300, et en principe tu files d’un seul bord jusqu’à Santa Cruz. 10h si ces cochons d’anglais ne te font pas un de leurs sales coups. Et n’oublies pas de prendre un ris avant la nuit, un sucre dans mon café s’il te plaît. Et tu sors pas si c’est Sud, et gare à l’empannage, et si tu croises un bateau Thaï ou Japonais tu m’appelles. Choques moi cette écoute garçon et oublies pas de reprendre les bastaques quand tu auras viré de bord … »

            J’ai tout bien fait comme a dit el boss, et la nuit a été nickel, 10 h de nav comme prévu, les british n’ont rien tenté. Juste un petit paquebot de quelques centaines de tonnes qui nous a frôlés pour pas trop dévier de sa route.

Vive la Bretagne, les bigoudaines et la farine de sarazin !!

            Nous sommes donc à quai depuis la nuit de lundi, Marie et Philippe ont quitté le bord mercredi. Je vous épargne le retour à la Liste des Tâches qui rallonge quand elle raccourcit. D’autant que maintenant je dois en plus faire à bouffer, la vaisselle, et que personne dit ‘Laisses, je vais le faire.’ quand j’évoque le point suivant en me resservant un café.

              Juste quelques anecdotes avant de confier ce premier chapitre à la Toile.

            Un. Mauvaise surprise de bienvenue. Naviguer c’est cher, pas besoin de vous faire un dessin. Dans mon cas, avec un dossier bloqué aux assedic depuis août et les impôts qui m’ont pris la totalité de ce que j’ai gagné cet été, ça se joue serré. Alors quand la jeune fille de la capitainerie me demande gênée de signer un devis pour les frais de port, méfiance.

            Effectivement, la surprise c’est que les taxes ont décuplé depuis cet été et que le tarif passe du simple au triple. Les hurlements quotidiens des plaisanciers n’y feront rien, pas même une campagne de presse salée. Me voilà donc à consulter mes cartes pour envisager un retour au Maroc ou une descente sur le Cap Vert. Avant d’abdiquer avec un chèque gros et gras, il me reste une ligne déchiffrée sur une photocopie et toute mon expérience d’intermittent  des administrations pour tenter de sauver la caisse de bord.

            Sourires, jeu du « excusez-moi d’être un peu con », patience, reformulations multiples commençant toujours par « une dernière question » et  j’obtiens –miracle- un rendez-vous avec un cadre de l’Autoritad. Touché ! Non seulement il se trouve que j’ai misé sur la bonne ligne à la bonne page mais en plus mon cas va faire en quelque sorte jurisprudence et l’ensemble des plaisanciers du coin va en bénéficier sans le savoir. Résultat en trois jours, j’ai épargné 1200 euros que je pourrai dépenser en éaquipement pour Chekspire.

            Après l’entrevue avec la divinité des étages supérieurs, l’employée du port me demande de ne pas divulguer ma trouvaille sinon elle va se retrouver obligée de faire une multiplication et une soustraction en plus au moment d’établir la note de tous les bateaux. ‘Bien sûr’ je réponds. Comptes dessus…

Bateau école ? Tournage ? Non, juste un ferry pas comme les autres

            Parmi ceux qui profiteront de ma presque mésaventure-, quelques rares routards des mers, mais surtout quelques millionnaires. Tel le propriétaire de ce catamaran tout neuf, qui verse environ 15000 euros chaque mois pour profiter du bateau deux mois par an. Grâce au talent qu’a Philippe pour les rencontres fortuites, nous avons passé une soirée à bord. Deux frigos, deux congels, lave vaisselle, lave linge, télé et dévédé dans chaque cabine et aussi brillants que les meubles, un skipper et une hôtesse à demeure. L’accent de Toulouse du marin nous porte aux quatre coins du monde. Il raconte la jet set, les yachts à Cannes ou St Tropez, le système de blanchiment  d’argent qu’il faut dépenser à tout prix, avec une préférence pour le beaucoup et rapidement.

             Et puis la mer reprend ses droits, le récit part sur leurs bourlingues. On visite le Yemen, l’Afrique de l’est, ses pirates ; l’Océan Indien et sa mousson, qui maçonne les vagues comme des cathédrales, l’Amazone, les transats avec de drôles d’équipages… A chaque étape, une carte détaillée défile sur l’écran géant du salon. On en perd le Nord.

ou plutôt pas pour les autres.

 

            Sur la même planète mais dans un autre monde, nos voisins de ponton, deux gars de retour de Dakar racontent encore brassés leur abordage par 120 clandestins à bord d’une chaloupe. Eau et nourriture rationnés, pas de carte ni d’instruments, déjà deux cadavres au fond, la terreur et le désespoir, à 7 jours de mer des Canaries. Ils ont versé plus d’un an de salaire contre un embarquement vers l’enfer, pour certains c’est la quatrième tentative. Cette fois-ci c’est happy end : l’armée espagnole les prend en charge, ils finiront le voyage enfermés dans les soutes d’un cargo dérouté avec un litre d’eau chacun, une gamelle chaude et la gueule d’un fusil comme madame pipi

 

A terre, assistance médicale, camp de transit avant le retour au pays si on découvre d’où ils arrivent. Pour la plupart c’est l’Afrique, mais il en vient du Moyen Orient, d’Inde ou d’Asie !

            Bon je vais pas vous laisser sur une mauvaise mélodie, alors je vous recopie une conversation échangée le 16 octobre 1997 sur le canal 106, fréquence des secours maritimes de la côte de Galice en Espagne, entre Américains et espagnols :

Galiciens : - Ici le A-853, merci de bien vouloir dévier de votre trajectoire de quinze degrés au sud pour éviter d’entrer en collision avec nous. Vous arrivez directement sur nous à une distance de vingt cinq milles nautiques.

Américains : - Nous vous recommandons de dévier vous-même de votre trajectoire de quinze degrés nord pour éviter toute collision.

Galiciens : - Négatif ! Nous répétons : déviez votre trajectoire de quinze degrés au sud pour éviter la collision.

Américains (une nouvelle voix) : -  Ici le Capitaine ! Le capitaine d’un navire des Etats-Unis d’Amérique. Nous insistons : déviez de votre trajectoire de quinze degrés nord pour éviter la collision. 

Galiciens : Négatif ! Nous ne pensons pas que cette alternative puisse convenir, nous vous suggérons donc de dévier votre trajectoire de quinze degrés sud pour éviter la collision.

Américains : Ici le capitaine Richard James Howard, au commandement du porte avions USS Lincoln de la Marine nationale des Etats-Unis d’Amérique, le second plus gros navire de guerre de la flotte américaine ! Nous sommes escortés par deux cuirassiers, six destroyers, cinq croiseurs, quatre sous marins et de nombreuses embarcations d’appui. Nous nous dirigeons vers les eaux du golfe Persique pour préparer des manœuvres militaires en prévision d’une éventuelle offensive irakienne. Nous ne vous suggérons pas mais nous vous ordonnons de dévier votre route de quinze degrés nord ! Dans le cas contraire nous serions obligés de prendre les mesures qui s’imposent pour garantir la sécurité de cette flotte et de cette force de coalition. Bous appartenez à un pays allié, membre de l’OTAN et de cette coalition ; s’il vous plaît, veuillez obéir immédiatement et sortez de notre trajectoire…

Galiciens : -Ici c’est Juan Martinez Salas Alcantara qui vous parle ; nous sommes deux personnes, nous sommes escortés par notre chien, notre bouffe, deux bières et un canari, qui est actuellement en train de dormir. Nous avons l’appui de la radio de Corogne et du canal 106, « urgences maritimes ». Nous ne nous dirigeons nulle part, dans la mesure où nous vous parlons depuis la terre ferme. Nous nous trouvons ici dans la phare A-853, au Finisterre de la côte de Galice. Nous n’avons pas la moindre idée de la position que nous occupons au classement des phares espagnols. Vous pouvez prendre toutes les mesures que vous considérez opportunes, car nous vous laissons le soin de garantir la sécurité de votre flotte qui va se ramasser la gueule sur les rochers ! C’est pourquoi nous insistons à nouveau et vous rappelons qu’il serait plus logique et raisonnable pour vous de dévier votre trajectoire de quinze degrés sud afin d’éviter de nous rentrer dedans !

Américains : - Bien reçu, merci…

                                                                                                           Extrait de  « Coups de Folie en mer », Hugo Verlomme.   

            Retour à Tenerife, nous sommes dimanche soir (le 12) je file poster ce bazar au café le plus proche avant de retrouver les crêpes des bretons d’en face.

 Portez-vous bien  & à piouche !

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