raconté par Eric MANIERE qui a quitté le CVM pour la Réunion
Avril 2005 catamaran Cardamone
Je me propose de vous parler de nos « navigations » Mauriciennes, puis, si le projet abouti, courant octobre, de notre virée à Madagascar. Tout d’abord, je me présente.
Je suis ERIC MANIERE, j’ai rejoins le CVM en 2002 et l’UCAP fin 2002. A cette époque, ça cogitait sec en vue d’une éventuelle construction amateur, puis splach, une proposition d’affectation à La Réunion, le projet « tombe à l’eau ».
Arrivé ici depuis Août 2003, avec Christiane, j’ai vite noué des contacts avec des plaisanciers locaux, notamment Jean Pierre, co-propriétaire d’un cata Foutain-Pajot, Antigua 37 Maestro.
Sur place, pas d’île, pas de véritable mouillage, seulement une zone de corps morts, devant Boucan Canot, sur la côte ouest. Néanmoins, les sorties dominicales sont sympas, surtout quand la température est comprise entre 25 et 35° toute l’année. L’hiver, en juillet août, on ne se baigne plus, l’eau à 25° est trop froide.
Des dauphins, quelques baleines… dans l’eau. Des pailles en queue, chers à Moitessier… dans l’air. Des poissons volants, dans les deux éléments alternativement. Pas trop de vent sur la côte ouest, on fait toutefois gaffe de décembre à avril à la période cyclonique. La Réunion est en principe touchée tous les 10, 12 ans. Le dernier c’était en 2001, on a encore un peu de marge.
Pour ceux qui avaient pour habitude de se rendre chez le coiffeur pendant les cours de géo, un petit rappel. La Réunion se situe dans l’océan indien par 21° sud et 55° ouest. Mada est à 375 nm à l’ouest et Maurice à 115 mn à l’est, 133 du port de la Pointe des Galets.
Les Seychelles pile poil à 1000 mn au nord.
Le régime des vents est le suivant.
En hiver, de juin à septembre, c’est l’alizé du sud est. Il peut souffler jusqu’à 30 nœuds, parfois plus, avec un clapot assez court.
En été, d’ octobre à mai, vents erratiques et dépressions tropicales se suivent et se succèdent.
A titre d’info, juste avant de partir en avril, on suivait de très près Juliet, un système particulièrement intense avec des vents moyens, mesurés sur 10 minutes, à 215 km/H et jusqu’à 275 en rafales. La réduction de voile s’impose.
Heureusement, le système est passé à quelques 800 nautiques de La Réunion.
A larguer les pointes avant.
Après le passage de « juliet », nous avons quitté l’île le 14 avril, tôt le matin. Petit temps, pas de houle, 15 nœuds de vent…………… dans le
nez. Cap au 90, vent au 90 ! Après 12 heures de nav à tirer des bords à la vague, nous nous sommes rapprochés de 33 miles de notre cible. Mine de rien le doute s’insinue dans les esprits.
« Y a qu’à mettre le moteur lance Christiane » .
Quel esprit d’ à propos quand même ! La risée Yanmar est mise à contribution, nous rejoignons, le plus tranquillement du monde Port Louis en 32 heures.
Les formalités, les autorités.
« Port Louis contrôle, Port Louis contrôle, pour le voiler Cardamone ».
En deux temps trois mouvements, nous accostons au ponton de la douane. Toutes les formalités doivent être réalisées à Port Louis. Douanes, émigration, coast guard, services de santé, tout est bouclé en 45 minutes. Les Mauriciens sont un peu formalistes, l’héritage anglo-saxon, sans doute, mais pas casse pieds ni tatillons. Ils apprécient les Français, les listes d’équipage à l’ordinateur avec un beau tampon et font volontiers la causette……en Français, ça aide forcément. Autre point positif, pas de clearance et une autorisation de séjour de …..6 mois par an , au total, de quoi voir venir.
Sitôt les formalités expédiées, nous nous rendons au bassin du Caudan, un genre de marina, , avec l’eau, le 220 et des sanitaires nickels, l’ensemble bien sécurisé par une équipe de gardien en bel uniforme vert avec casquette et galons dorés.
Autres attraits de l’endroit, le prix de la place, 6,25 euros la nuit, pour un cata de 11 X 6 mètres, cela m’a rappelé Calvi ou Bonif, avec des nuits à 30 euros pour un mono de 9 mètres !
A peine les amarres à poste, tout le mode file « en ville « . Tout est à proximité. Change, 36 roupies (RS) pour un euro, marché, commerces, gares routières, gargotes en tout genre. Chacun revient avec quelques emplettes et des vivres frais, Christiane reviens avec un « petit haut » qu’elle cherchait depuis au moins six mois. Rien ne manque sur l’île, viande, poisson, fruits, légumes, le tout à des prix très attractifs pour notre porte monnaies.
L’ambiance générale
Ce qui frappe d’emblée c’est la gentillesse des Mauriciens. Au début , quand on débarque de Marseille, on se méfie, on sent l’emgambi. On se dit , « encore un qui veut me fourguer quelque chose » Et bien non. Juste rendre service, faire voir et découvrir son île. Les Français de la Réunion sont particulièrement appréciés. Pour les résidants du bord de l’étang de Berre, vous pourrez toujours mentir et dire que vous habitez ……………..à Saint Denis .
Petit descriptif
L’île n’est pas grande. 65 kms du nord au sud et 48 d’est en ouest. 1865 kms carrés, pas de montagne, la plus haute, le piton de la Rivière Noire, culmine à 827 m pour 3000 m à la Réunion avec le piton des neiges. Ce sont les Hollandais qui en 1598 baptise l’ île Mauritius. Après moultes gueguerres et autres réjouissances du type invasions, reconquètes, (épisodes qui valent quand même à la France sa seule victoire navale sur les Anglais, à Grand Vieux Port, en août 1810° , l’île devient indépendante en 1968. Membre du Commonwealth associé à l’E.U. Maurice est une démocratie.
Régime météo comparable à celui de La Réunion, déclinaison de 18° vers l’ouest, marnage négligeable, du courant aux extrémités, des mouillages sympas et des îles qui ne le sont pas moins. A terre, des champs de canne à sucre partout, Maurice a produit 550 000 tonnes de sucre de canne lors de la dernière campagne. Le textile et le tourisme complètent le tableau des principales activités de l’île. Coté tourisme, attention. Il y a deux Maurice. Celle des beaux hôtels de luxe des brochures des agences de voyage. Les résidants y passent la plupart de leur séjour, vue que tout est fait pour cela. Une ou deux excursions, un petit tour en « bateau à voile » sur un des nombreux promènes couillons qui sillonnent les côtes et le tour est joué, tous rentrent enchantés de Maurice mais n’ont rien vu.
Tout le monde s’active pour faire bouillir la marmite
La vrai Maurice est tout autre. C’est la Maurice laborieuse, ici, pratiquement pas de chômage mais 45 heures de travail hebdo, voir plus et des salaires de 2 à 300 euros pour les mieux payés. Tout le monde s’active pour faire bouillir la marmite . Steve travaille à la canne pendant la saison, puis avec son petit bateau il pêche le poulpe et promène les c…….s, enfin les métros en séjour à la Réunion. 250 RS pour cinq et la matinée pour remonter la grand rivière sud est, au nord du lagon de Mahébourg, là où on mis la pile au Anglais, jusqu’à la cascade. Beaucoup de petits vendeurs à la sauvette nous proposent des articles aussi divers que surprenants. Les plus intéressants sont les articles textiles du genre débardeurs à 25 RS, jeans à 100 RS, et oui moins de trois euros ! et tout un bric à brac hétéroclite pour la plupart en provenance de Chine, ici aussi, le péril jaune sévit. En cas de pépins, on se fait dépanner rapidement. Aristide à fait le déplacement à deux reprises pour nous dépanner le démarreur, Gino et son oncle la même chose pour les alternateurs, (oui, c’était un peu la mouise cette fois avec tout ce qui touche à la fée électrique sur notre canot, à ce propos, si quelqu’un à un bon schéma pour cata, nous sommes preneurs). Efficaces, maîtres de la démerde un peu à l’africaine, tous nous ont dépannés au mieux de leur modestes possibilités.
La navigation, les beaux mouillages, les bons plans, la pêche………..
Ce chapitre sera développé dans un prochain communiqué, à la demande générale bien sûr.
Eric MANIERE
4 chemin Groz
Ravine à Bonheur
97419 LA POSSESSION
minoumaniere@hotmail.com